jeudi 14 juillet 2011

Sur les traces de l'araignée II

14 juillet : jour des révolutionnaires

Que reste-t-il des figures de poupe de la grande galère ? Qui suit le peuple, aujourd'hui ? Grâce à qui, les damnés de la terre se forment-ils en rangs d'oignons pour se faire pousser, malgré leurs faiblesses toutes naturelles, au front de la lutte pour la liberté des immortelles bonnes idées du guide de la révolution ? Il n'en restait plus guéguerre, de ces bien-aimables leaders. Heureusement, une nouvelle génération de grands chefs, illuminés par la vraie cause du vrai de vrai peuple populaire, apparaît spontanément. Pas d'inquiétude à se faire, la génération spontanée des bonnes idées n'est pas morte. Pas la peine de se torturer les méninges, les sauveurs ont réapparus.

dimanche 10 juillet 2011

La présomption d'innocence des coupables

Billet invité. Auteur : Carmen Beaufurier


Chers amis lecteurs du Mor,

Je prends une des plumes de mon époux Benoît pour vous faire part de l'indignation qui m'habite, de celle de mon mari aussi, depuis que les noirs agissements de Dédé la Canne furent stoppés net par la maréchaussée étasunienne. Au lieu d'applaudir qu'enfin les vrais criminels de toujours soient pour une fois mis sous les verrous, voilà que l'on défend cet infréquentable, ce pilier de taverne, ce traîne-savates de luxe, ce roule-en-calèche sur le compte de la misère du peuple. Ce..., ce... Ah ! Ma féminine décence  étrangle la plume de mon conjoint et c'est bien dommage car elle était prête à faire jaillir toute cette frustration accumulée durant tant d'années . On défend ce misérable bourré aux as, au nom d'une idiotie incroyablement mal faite qui n'est qu'une manigance de plus des puissants pour faire la honte aux humbles impuissants, comme mon pauvre Benoît. Mais qu'est-ce que c'est que cette présomption d'innocence d'un coupable aussi clairement coupable que celui-là et depuis qu'il est né ? Je vous le demande parce que je ne comprends plus la Justice. Elle est séquestrée par les voyous, ma parole ! D'ailleurs déjà le nom est idiot. Comment est-ce que l'on peut se prétendre innocent quand on paye, très cher, des avocats pour parler au juge à sa place. Les vrais innocents n'ont pas du tout besoin de faire tant d'histoires. Ils disent la vérité et c'est bon. On les croit !


vendredi 8 juillet 2011

La pierre dans l’œil du voisin

Billet invité. Auteur : Dary Faysan

L’Iran est un pays révolutionnaire, comme chacun le sait depuis que ses braves sujets se sont rebellés contre la tyrannie. N'écoutant que la voix du sacre du guide suprême et son courage aussi, ils entonnèrent à l'unisson lui derrière, un arrête là tes conneries à l'encontre de l’empire du Mal des états du fric uni. Il y a longtemps déjà, ils chantèrent le cœur en fête : Ah ! Ça Iran, ça d'Allah, Shah ira... et envoyèrent le tyran, ce gibier de potence, à la retraite dorée chez les démons aux visages pâles. Bon débarras !

mercredi 6 juillet 2011

Banier prend un beignet

Billet invité. Auteur : Benoît Beaufurier

Victime de la haine d'un clochard contre tout ce qui travaille, le photographe en est resté tout ébouriffé. Vraiment, il est grand temps que Maître Corbeau tienne sa promesse et vide les trottoirs de cette engeance qui profite du bon temps qu'il fait dans les rues de Paris, pour se livrer à des actes inqualifiables.

vendredi 1 juillet 2011

Sur les traces de l'araignée



    Adopté et domestiqué le machin de Pascal, comme Mor l'expliquait dans le précédent billet, et trônant maintenant sur l'unique table de sa piaule, il fallait le connecter au reste du monde. Pascal lui avait expliqué que, tout pareil que dans Matriche, existait un grand zinzin auquel, par le téléphone, tous étaient branchés. Mais le seul téléphone de la pension était derrière la caisse que tenait la femme du bougnat et qu'elle muselait,  quand elle abandonnait son poste, grâce à un gros cadenas. Le câble lui-même, passait par un tube en plomb depuis qu'un petit malin s'y était branché une nuit. L'enquête du bougnat ne mena qu'à de soupçonneux regards torves sur tous et chacun des locataires. Heureusement pour le malin, d'ailleurs.

vendredi 24 juin 2011

Quelle bêtise !


    Mor en a fait une grosse, de bêtise. Il s'est mis à discuter, sans en savoir plus que rien du tout, d'une cryptique technique d'un art encore plus raide, avec un inconnu qui s'est révélé par la suite, être un fameux maître d'armes en ces ferraillages emberlificotés. Quel idiot ! « Mor, sot de toi ! Ne pouvais-tu point la fermer ? » se reprochait-il à voix haute, atterré par l'immense masse de sa stupidité. Il ne pouvait accepter de révéler ainsi, si bêtement, la tragique nullité de son savoir-faire en ce genre d'affaires. Nul n'étant tenu à s'exposer nu à la vindicte d'un maître-artiste, sorcier entre tous les sorciers, Mor aurait dû se taire. C'était, avant la première cueillette, la fin des haricots qu'aurait pu récolter sa nouvelle carrière. Une solution et vite, qu'il devait trouver. Il n'avait pas d'autres moyens, afin de dissimuler et rattraper l'embrouille, que de potasser contre la montre et sa bêtise, déduisit-il.

vendredi 17 juin 2011

La confession d'Ophélie


Ô rage ! ô désespoir ! orange mécanique !
N'ai-je donc tant de cul que pour ce vieux cynique ?
Et ne suis-je noircie dans les travaux lingers
Que pour voir sans amour tant flatter mon fessier ?
Mon Dieu que de rudesse ce bougre d'homme inspire,
Mon Dieu, lui si puissant que pouvais-je y redire,
Tant de fois affermie la force de sa loi,
Tape-moi, fait-moi mal, et jette-toi sur moi ?

dimanche 12 juin 2011

La peine de Mor


    Arrêtez ! Vous êtes dingues ou quoi ? Mor aime la vie coule en douce. Allez tambouriner le battant d'un voisin, pas le sien ! À quoi rime tout ce vacarme ? À gendarme ? Ah ! Bon, d'accord. On arrive de suite et on ouvre prestement vite fait. Il y a des plaintes ? Des vertes et des pas mûres ? Mor, pas trop joyeux, allègue malaise, mon capitaine, et plaide coup râble. Permettez-lui de liquider, en plaidoyer, l'honorable amende des dommages. Merci, votre excellente honneur. Procédurons donc, sans frelater, à relater les faits.


dimanche 5 juin 2011

La pendaison

    Pendaison de la crémaillère, j'étrenne un bloc. Mon bloc à moi, le bloc à Mor. Je vais enfin pouvoir participer au brouhaha international, tartiner la face du monde de mes états d'âme, m'offusquer, m'indigner et paraitre intelligent, comme tout un péquin.


    Il me faudrait, d'abord, me présenter, mais je n'ai pas le temps. Je suis très pris. Déblatérer sur AgoraVox n'est pas de tout repos. Sous le chapeau de Polichinelle, qui me sert de protection contre les malignes radiations de l'unique penseur planqué dans les nuages, se dépensent les pensées les plus rances. C'est là que ça se passe, pour l'instant.